Les Hommes qui errent

Comment résister encore longtemps
Cachés six pieds sous terre ?
La tête entre les mains, serrant les dents, priant
Le corps plein de poussière
Et comment protéger nos enfants
De la grosse mitraille
Loin des tirs, des cris, des pleurs, des bombardements
Et des champs de bataille
Il y a un homme qui meurt
A chaque quart d’heure
Tu dis qu’il nous reste de l’argent
A peine de quoi vivre
Ils ont percé, démoli tous les bâtiments
Il n’y a rien pour nous retenir
Quittons la terre de nos parents
Pour fuir cette misère
S’il le faut, on traversera les océans
Pour pouvoir vivre en paix
Il y a des hommes qui meurent
Des familles qui pleurent
A chaque quart d’heure
On est partis avec tous ces gens
Dans les contrées désertes
Marché sous la chaleur, le froid, la pluie et souvent
Fouettés par les tempêtes
Jour et nuit jusqu’à l’épuisement
On avalait les kilomètres
Aux frontières à chaque fois contre paiement
On franchissait les barrières
Il y a des hommes qui errent
Autour de la Terre
Pour fuir un enfer
On en retrouve de temps en temps
Dans des camions-citernes
Sur des radeaux, dans des frigos et trop souvent
En tas de corps inertes
Allons-nous continuellement
Rester là, à nous taire
Fermer les yeux, ignorer ou faire semblant
De ne rien pouvoir faire
Il y a des hommes qui se perdent
Au fond de la mer
Pour une chimère

4 thoughts on “Les Hommes qui errent

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